Petites particules de moins de 5 mm et de plus de 1 micron (en dessous ce sont des nanoplastiques), les microplastiques peuvent se retrouver partout : dans les airs, les sols, les cours d'eau, les océans.
Or, évaluer l'ampleur des contaminations et leurs conséquences sur la santé et l'environnement est extrêmement complexe. Encore mal connue aujourd'hui, cette pollution est le sujet de multiples projets de recherche. Depuis plusieurs années, l'Ademe en accompagne plusieurs pour évaluer la contamination liée aux microplastiques, en particulier dans les sols, moins étudiée que dans les eaux. Les études portent sur les différents microplastiques (primaires, secondaires (1)), les matières plastiques biosourcées, biodégradables et compostables ainsi que sur des solutions pour réhabiliter les décharges du littoral menacées par l'érosion des côtes.
De leur côté, les pouvoirs publics en France musclent la réglementation, notamment vis-à-vis des plastiques industriels. Applicable au 1er janvier 2022, une réglementation a ainsi été mise en place pour éviter les pertes de granulés plastiques industriels dans la nature lors de la manipulation et du transport. Pour Joseph Tayefeh, secrétaire général de Plastalliance, syndicat professionnel national de la plasturgie, dont le siège est au Mans (plus de 200 adhérents), ceci relève plus de la communication qu'autre chose. "Les industriels n'ont pas attendu cette réglementation pour agir sur leurs sites de production. Les granulés coûtent cher - des prix se sont envolés jusqu'à 2 000 euros la tonne - et ils n'ont aucun intérêt à perdre de l'argent. C’est surtout une réglementation sur les containers perdus en mer qu’il faudrait promouvoir. Reste la perte accidentelle pendant le transport et un travail est mené pour la limiter, avec des sacs plus résistants en particulier et des contrôles au départ et à l’arrivée".
Soutenir la plasturgie française
Selon le secrétaire général, les granulés plastiques industriels représentent en fait une quantité infime des microplastiques qui finissent dans la nature. Les sources principales sont : les filets de pêche, les poussières de pneus et de freins, les revêtements routiers, certains types de peinture et les fibres textiles. "On assiste en France à une offensive contre le plastique hallucinante alors que c'est le matériau le plus réglementé au niveau européen. Toutes les réglementations françaises risquent de décourager nos industriels et d'aboutir à une désindustrialisation de notre pays au niveau de la plasturgie alors que la production de plastique va être multipliée par deux ou trois dans les trente prochaines années ! On consommera toujours autant de produits en plastique en France... reste à savoir s'ils seront français". Rappelons que dans les Pays de la Loire, deuxième région française de plasturgie, la filière regroupe 300 entreprises environ. Pour faire le point sur les contre-vérités dites sur le plastique depuis 2018, Joseph Tayefeh est l'auteur de Plastique bashing : l'intox ?, publié en octobre prochain aux éditions du Cherche Midi.
Pour lui, les solutions sont de trois ordres. D'abord, la R&D avec la création de nouveaux polymères, de fibres textiles qui se détachent moins, de pneus moins abrasifs, de matériaux biodégradables pour les filets de pêche. De nombreuses entreprises et instituts de recherche étudient des solutions innovantes. Ensuite, le recyclage à améliorer. La France est en retard pour le tri (plus de 50 % des emballages plastiques recyclés en Italie ou Slovaquie, 21,4 % en France), et le recyclage… alors que tout emballage plastique est techniquement recyclable. Enfin, aider les pays d'Afrique et d'Asie à mettre en place la collecte et le tri des déchets. C'est un des enjeux du prochain traité mondial contre la pollution plastique qui devrait être ratifié en 2024.
(1) MP primaires : microparticules produites pour être ajoutées aux cosmétiques, détergents, produits d'entretien, etc. et pertes de granulés plastiques industriels. MP secondaires : issus de la fragmentation de macroplastiques par usure (fibres textiles, pneus, etc.) ou par vieillissement (érosion de déchets due à l'ensoleillement, à des frictions, etc.).
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