Si les piliers de l’éco-conception ont été posés dès 2002 au niveau international, avec la parution de la norme Iso/TR14062, l’État français s’est mobilisé pour passer de sa conceptualisation - "intégrer les caractéristiques environnementales dès la conception d’un produit ou service, en vue d’améliorer sa performance environnementale tout au long de son cycle de vie" - à la réalité, accessible à tous. En effet, l’enquête réalisée à la demande de l’Ademe en 2020 auprès de 400 entreprises avait permis d’identifier que 20 % d’entre elles intégraient une démarche d’éco-conception systématiquement, 13 % démarraient la démarche, 29 % étaient intéressées, mais n’étaient pas passées à l’action faute de moyens techniques (outils, données), organisationnels et financiers.
Des aides pour les industries engagées
Afin d’y remédier, l’Ademe, avec les financements France Relance, a pu renforcer son soutien aux entreprises en proposant un panel d’aides exceptionnelles. Au total, 1,2 milliard d’euros sont mobilisés pour soutenir la transition écologique, dont 500 millions d'euros pour encourager le réemploi, la réutilisation et le recyclage. Grâce au dispositif Orplast (Objectif recyclage plastique) les plasturgistes BVI et Samex (pages 22-23) ont ainsi déjà engagé des actions et une démarche globale, dans laquelle l’éco-conception prend tout son sens. Des premiers pas (Tremplin) à la mise en œuvre d’actions dédiées jusqu’à la communication environnementale, l’Ademe en partenariat avec la CCI sensibilise le plus grand nombre, pour notamment contrer des idées reçues.

Une approche rentable a fortiori pour les TPE-PME
Qui a dit qu’environnement ne pouvait pas rimer avec rentabilité ? Pour 96 % des entreprises interrogées par le Pôle éco-conception et l’Institut de développement de produits, l’éco-conception a un effet neutre ou positif sur les profits de l’entreprise, en termes absolus. La marge bénéficiaire des produits éco conçus se situe, en moyenne, à 12 % au-dessus de la marge des produits conventionnels. Pour une grande majorité des répondants, parmi les motivations, si la sensibilité environnementale du dirigeant prime (64 %), avec l’anticipation des futures réglementations (40 %), la recherche de nouveaux marchés est un motif récurrent, avec la différenciation de la concurrence. "Il y a souvent une recherche d’innovation. Car en imaginant une nouvelle façon de concevoir, on remet à plat le processus de développement de l’entreprise", explique Amandine Authier.
Autre enseignement, plus l’entreprise est petite, plus ses chances de rentabiliser ses activités d’éco-conception sont élevées. "C’est lié à la transversalité de la démarche, car l’entreprise doit être pleinement impliquée à tous les niveaux pour réussir. Une des forces des TPE-PME est de pouvoir agir rapidement en dialoguant avec les différents services pour déployer l’éco-conception à toutes les étapes du process", souligne-t-elle.
Création de valeurs à tous niveaux
Au-delà de ces aspects stratégiques et économiques, de nombreuses entreprises, ont pu mesurer les bénéfices de la démarche sur d’autres plans. L’étude du Pôle écoconception/Ademe révèle que 62 % des entreprises interrogées ont constaté une amélioration de l’image ou de la notoriété, 48 % une meilleure relation avec les clients, 38 % une augmentation de la motivation ou de la fierté des employés, 29 % une amélioration de la capacité à développer de nouveaux produits, à innover. "La démarche contribue à fidéliser ses équipes, en donnant du sens et des valeurs à l’activité, ce qui est de plus en plus demandé par les candidats et salariés, a fortiori depuis la pandémie", souligne Amandine Authier. "Elle augmente la valeur de sa société (résultats, images), permet de répondre davantage aux attentes de sa clientèle en lui proposant des produits innovants, tout en s'alignant avec les démarches de responsabilité sociétale de l’entreprise", confirme l’Ademe. "Ce sont souvent des projets fédérateurs pour les entreprises", ajoute Aude Bougain de l’Ademe.
Trouver le "juste compromis"
Pour optimiser ses chances d’obtenir ces retombées positives, un des ingrédients clés consiste à prendre en compte toutes les étapes du cycle de vie du produit dans son approche, comme le rappelle Aude Bougain : "depuis l'extraction des matières premières jusqu’à la fin de vie du produit, on vérifie par exemple que les assemblages permettent le recyclage. L’idée étant d’éviter les transferts d’impacts pour obtenir la meilleure performance environnementale possible". "Il faut être vigilant sur la matière - biosourcée, biodégradable - comme à la consommation d’énergie nécessaire pour faire le meilleur choix ! ", souligne le dirigeant de BVI.
Car l’éco-conception est la recherche du plus "juste compromis" avec toutes les autres contraintes liées à la conception d’un produit ou service. "La démarche intègre les réflexions environnementales, au même titre que la faisabilité technique, la maîtrise des coûts et délais, la commercialisation, ainsi que la performance d’usage… " confirme Aude Bougain. L’Ademe propose des accompagnements financiers adaptés au contexte de chaque entreprise.
Accompagner pour une démarche méthodique
Afin d’être bien entouré, le Pôle éco-conception comme la CCI avec l’Ademe orientent les dirigeants selon leurs besoins. "Le dispositif Tremplin permet de faire le premier pas, en quelques heures nous pouvons déjà travailler sur leur stratégie, leur choix de produit, les axes prioritaires… pour qu’ils s’approprient la démarche. Ensuite ils peuvent monter en compétences via d’autres dispositifs aidés de l’Ademe", encourage Amandine Authier.
Cet accompagnement sera bienvenu d’autant que "plus l’entreprise sera méthodique, entre autres en faisant appel à un outil dédié, plus la rentabilité de l’éc-oconception sera élevée". Le dispositif dédié à la communication déployé par l’Ademe permet d’afficher ses avancées, avec notamment l’écolabel européen ou la marque Impact environnemental. Pour éviter tout green washing, cette communication est normée : "Cela répond aux besoins des consommateurs et permet de valoriser la démarche de l’entreprise", conclut Amandine Authier.
Contact CCI
Angélique Barré au 02 43 21 00 31 ou angelique.barre@lemans.cci.fr
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Des aides financières à chaque étape
• Tremplin Premiers Pas : pré-diagnostic pour TPE/PME (aide jusqu’à 5 000 €)
• Diagnostic pour structurer la démarche d'éco-conception (aide jusqu’à 50 000 €)
• Concrétiser votre produit éco-conçu : Mise en œuvre de vos solutions d'éco-conception (aide jusqu’à 100 000 €)
• Déploiement : travaux nécessaires à la production et commercialisation (15 à 55 % d'aide)
• TPE/PME - Aide dédiée aux actions liées aux labellisations (jusqu'à 12 000 €)
• Appel à projets R&D Perfecto : Pour les entreprises engagées dans un projet de R&D pour développer une offre de produits, services ou procédés éco-conçue (jusqu’à 420 000 €)
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