Le 7 septembre 2020, Le local des producteurs, une nouvelle enseigne d’alimentation ouvrait ses portes avenue Bollée au Mans. Le concept : un maximum de produits locaux, de qualité et vendus en circuit court. En mars 2021, un deuxième magasin ouvrait ses portes à La Chapelle-Saint-Aubin, au cœur de la zone commerciale nord. Le local des producteurs a été lancé par deux frères, Léopold et Arthur Gauthier, 24 et 27 ans, fils de producteurs de pommes également transformateurs, et qui, désireux de trouver un débouché plus rentable pour leurs produits, ont fait le pari de devenir aussi distributeur. "Nous voulons faire découvrir les produits locaux de qualité, explique Arthur Gauthier. On est un peu chauvin et on ne dit pas assez ce que l’on fait de bien ici."
Le résultat de ce concept énoncé simplement, ce sont deux magasins de 200 et 300 m2 avec, au centre, les fruits et légumes frais et la boucherie, sur les côtés les produits d’épicerie et les vins et spiritueux, bières, jus… En tout, quelque 3 000 références qui proviennent en grande partie de la Sarthe et des départements limitrophes. "Au début, il a fallu boucher les trous car ce n’était pas évident de trouver des producteurs, raconte Arthur Gauthier. Mais aujourd’hui, nous manquons de places pour de nouvelles références." Le succès semble au rendez-vous, mais ces producteurs-distributeurs attendent la rentrée pour savoir si la clientèle a réellement validé leur projet.
"Le critère, c’est le local et la qualité"
Car si la pandémie et les confinements successifs n’ont fait qu’accentuer l’intérêt pour le consommer local, le chiffre d’affaires sera l’indicateur décisif. Cette tendance forte, toutes les enseignes l’ont intégrée et l’offre est non seulement importante, mais pas forcément facile à décrypter pour les consommateurs. La législation sur l’étiquetage des produits alimentaires est complexe et échappe en grande partie à l’acheteur final qui, pourtant, souhaite une meilleure traçabilité des produits.

Les mentions rappelant qu’il s’agit de produits français, régionaux ou locaux sont nombreuses. D’autres notions font référence aux circuits de distribution comme "vente directe", "vente à la ferme" ou "circuit court". Le consommateur comprend que le nombre d’intermédiaires est réduit et peut supposer que, de fait, le producteur est mieux rémunéré. Ainsi, il a le sentiment rassurant de se rapprocher du producteur et de participer, par son achat, à la résolution de la crise paysanne dont il a nécessairement entendu parler.
D’après une étude réalisée par l’institut Kantar en avril 2021 sur les habitudes de consommation en circuit court, 30 % des répondants ont déclaré avoir acheté des produits en circuit court au moins une à deux fois par mois au cours de l’année écoulée. 24 % ont acheté souvent et 11 % très souvent (plus de cinq fois par mois). Pour 82 % des répondants, les achats se font en point de vente physique et pour 16 % ce sont des achats en ligne, ces pourcentages variant significativement d’une région à l’autre.
Les Français connaissent le circuit court depuis longtemps. Marchés, vente directe, sur le lieu de production ou non, ces modes de distribution répondent au besoin de proximité et de transparence et c’est aussi à ces attentes que veut répondre Le local des producteurs. "Ce qui nous intéresse, c’est la qualité et la connaissance du produit. Nous souhaitons proposer des produits de qualité pour un prix pas trop cher par rapport aux grandes surfaces. Ainsi, on trouve des produits bio mais pas uniquement, le critère c’est le local et la qualité." Mais pour fidéliser la clientèle, il faut une offre suffisamment importante pour un consommateur qui a perdu l’habitude de faire plusieurs magasins pour son approvisionnement alimentaire.
"C’est compliqué de promouvoir le local"
Et dans le registre de l’offre complète, les grandes surfaces ont des arguments de poids et n’ont évidemment pas laissé passer la tendance du consommer local. Toutes les grandes enseignes de la GMS, Carrefour, Auchan, Leclerc… ont maintenant une partie de leur approvisionnement qui se fait localement et le font savoir. On voit dans les rayons frais alimentaires fleurir les références aux producteurs locaux. Ce qui était simple et transparent devient plus flou quand toutes les enseignes s’en emparent. Reste la confiance que peuvent installer des distributeurs indépendants comme Le local des producteurs ou les autres enseignes qui voient le jour un peu partout en France et en Sarthe. Mais cela demande du temps et un gros travail d’information auprès de la clientèle. "On veut beaucoup communiquer avec les producteurs, on ne le fait pas assez. Mais c’est compliqué de promouvoir le local et la bonne agriculture", confesse Arthur Gauthier.

Les Français semblent durablement rechercher une alimentation plus saine et se défier d’un mode de production trop industriel. Les distributeurs indépendants en circuits courts apportent une réponse. Pour autant, cela ne va pas modifier totalement le modèle actuel : "ce magasin ne fait pas vivre les producteurs, mais cela donne une information". Et progressivement, son offre s’étoffe. On trouve déjà quelques produits non alimentaires, notamment des cosmétiques, et l’enseigne envisage déjà un drive et de la livraison à domicile.
Zoom
Qu’est-ce que la vente en circuit court ?
La définition des circuits courts, admise par l’administration, correspond à une vente présentant un intermédiaire au plus.
En vente directe :
• vente à la ferme
• vente en point de vente collectif
• vente aux marchés, dans les foires, les salons
• vente à distance par correspondance (catalogues, internet)
• vente par distributeur automatique s'il appartient à l'agriculteur (lait cru, fruits, légumes)
En vente indirecte :
• à la restauration (traditionnelle ou collective)
• à un commerçant
• vente en groupement d'achat
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