Catherine Poirier, buraliste et gérante du commerce multiservices à Lhomme, a bénéficié du plan de transformation des bureaux de tabac.
Sous l’effet de l’augmentation des taxes sur le tabac, les achats de cigarettes ont diminué de près de 25 % en cinq ans sur le marché officiel. Ce phénomène, qui s’inscrit dans la durée, fragilise les finances des buralistes. On a compté, ainsi, 103 fermetures de bureau de tabac en 2021.
Afin d’enrayer ce phénomène, l’État a attribué à l’administration des douanes une enveloppe de 20 millions d’euros destinée à soutenir les investissements des buralistes. L’objectif de ce programme est d’aider ces professionnels à renforcer l’attractivité de leurs fonds de commerce, à proposer de nouveaux produits, pour accroître leur chiffre d’affaires.
Dans ce cadre, la Chambre professionnelle des buralistes de la Sarthe a notamment confié à la CCI du Mans et de la Sarthe, à travers une convention signée en janvier 2020, le soin d’accompagner les buralistes sarthois dans leurs réflexions et dans leurs démarches. En l’espace de trois ans, les conseillers de la CCI sont intervenus auprès de 32 des 262 commerçants qui gèrent un point de vente de tabac sur le département.
"La crise sanitaire ayant perturbé le bon déroulement de notre mission, la convention vient d’être prolongée d’un an. Elle s’achèvera, par conséquent, à la fin de l’année 2022. Mais, compte tenu des délais d’instruction des dossiers, il est conseillé aux buralistes intéressés de nous contacter le plus rapidement possible et, impérativement, avant l’été", précise Vanessa de Héras, responsable du pôle Territoires de la CCI du Mans et de la Sarthe.
Des travaux subventionnés jusqu’à 30 % de leur montant
L’intervention des conseillers de la CCI se déroule en trois temps. En premier lieu, ces techniciens se rendent dans le point de vente pour réaliser un état des lieux, observer l’agencement du commerce, détecter les pistes d’amélioration, de travaux et d’investissements à travers des échanges sans tabous avec les buralistes…
Puis, ils étudient le marché local, la zone de chalandise, afin de définir les activités commerciales qui offrent le meilleur potentiel de développement. Enfin, ces conseillers dressent une "feuille de route" qui comprend des préconisations et un planning.
"Nous apportons avant tout une expertise et des propositions, précise Vanessa de Héras. Nous constatons que la grande majorité de nos interlocuteurs suivent nos conseils, d’autant que, lorsqu’ils nous contactent, ils ont déjà la volonté de transformer leur commerce."
Ainsi, dès lors que l’audit débouche sur des investissements, celui-ci est entièrement financé par l’administration des douanes, qui va également subventionner jusqu’à 30 % du montant des investissements (avec un plafonnement de 33 000 € par point de vente). À l’inverse, si le diagnostic n’est pas suivi d’effet, 50 % du montant de la prestation, comprise entre 1 300 et 1 950 € HT, est pris en charge par le commerçant.
"En fonction de chaque situation locale, il existe des pistes de diversification des bureaux de tabac : aménagement d’un point La Poste, vente de cigarettes électroniques, point relais pour la livraison de colis, vente de produits locaux (aliments, boissons…), snacking... Notre travail consiste, dans cette optique, à accompagner la transformation du point de vente pour permettre l’intégration des nouvelles offres tout en rendant le local plus attractif", résume Vanessa de Héras. S’adaptant aux nouvelles habitudes de consommation et à l’évolution sociologique des territoires, les buralistes s’imposent, de plus en plus, comme des acteurs de la proximité qui contribuent à animer leur village ou leur quartier.
Zoom
Les dates à retenir
30/09/22 : Date limite conseillée pour le dépôt des dossiers de pré-validation
31/12/22 : Date limite d’acquittement des factures
31/03/23 : Date limite de dépôts des dossiers d’aides pour mise en paiement
Témoignage
Catherine Poirier, buraliste et gérante du commerce multiservices à Lhomme
Situé au cœur de la commune de Lhomme, dans la vallée du Loir, le multi-services de Catherine Poirier est caractéristique de ces commerces ruraux qui multiplient les prestations, répondant aux besoins croissants des habitants et contribuant à la dynamique économique et démographique locale.
"En 2008, j’ai repris cette épicerie, qui assurait déjà la vente de tabac, de jeux et de journaux, raconte Catherine Poirier. Mais, c’est en 2019, suite à l’incendie de mon local, que j’ai décidé de réfléchir au réaménagement de mon point de vente et à la mise en place de nouvelles offres. J’ai fait appel à la CCI, dont la conseillère, Vanessa de Héras, est venue plusieurs fois à Lhomme pour m’aider. Suite à nos échanges et grâce aux aides à la transformation, j’ai notamment pu faire éclairer ma vitrine et installer une nouvelle "carotte" qui se voit de la route départementale et informe que je vends du tabac. J’ai également mis à profit cette phase de travaux pour optimiser l’espace du commerce, intégrer la vente de produits du terroir (dont des vins locaux), et implanter un bac pour les produits surgelés. J’ai aussi installé un présentoir de journaux plus grand et plus pratique."
Dès à présent, Catherine Poirier, dont le commerce est également labellisé point La Poste, constate que ses investissements portent leurs fruits. "J’accueille de nouveaux clients. En particulier, des habitants de la commune et des villages alentour", souligne la buraliste, qui s’est également appuyée sur les conseils de la CCI pour renforcer sa visibilité sur le web.
Des besoins ?
L'espace Produits & Services de la CCI le Mans Sarthe vous propose les produits suivants :
Plan intercommunal de dynamisation commerciale (PIDC)
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Chèque impulsion
Accompagnement opérationnel gratuit de 2h par un conseiller CCI.
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